L’occitanisme politique doit aussi être aux côtés de ceux qui en Occitanie revendiquent sur les terrains sociaux économiques, environnementaux et culturels.
Le 9 novembre l’ADEO et le Partit Occitan ont proposé ensemble, à Toulouse, une journée de réflexion sur le thème « être occitaniste en 2024 : qu’est ce que cela signifie ? » (cf letra del Partit Occitan del 12 de novembre) .
Le lendemain, le dimanche 10 novembre le Partit Occitan se réunissait en congrès. Le congrès a noté la richesse des débats qui ont eu lieu la veille et a noté que ces débats confortent l’idée qu’une action occitaniste dite « politique » devait compléter celle que l’on qualifie parfois de « culturelle » Pour le PÒc les deux sont totalement imbriquées, à la fois quant aux questions que ces actions nécessitent et aussi souvent par les militants qu’elles mobilisent.
La présidente du Partit Occitan, a fait le bilan de son l’action passée depuis deux ans (élections législatives, participation à diverses actions et manifestations sociales, travail dans la fédération R&PS , dans l’Alliance Libre Européenne). Des orientations ont été tracées et elles confirment les orientations déjà connues (implication dans les fédérations hexagonale et européenne, présence aux élections, renforcement de la communication du PÒc, appui à des actions de terrain, participation à des mouvements sociaux, engagement écologiste et lutte contre le changement climatique, lutte contre l’extrême droite, soutien à l’agriculture paysanne et bien sûr participation aux actions en faveur de la langue et de la culture occitanes.
Parmi les orientations adoptées on peut noter la volonté de s’impliquer plus encore dans les mouvements sociaux et citoyens de l’espace occitan ( lutte contre les grands projets inutiles, mouvements sociaux liés aux revendications en matière de justice sociale, logement, écologie, soutien à l’agriculture paysanne langue et culture occitanes…). Le PÒc redit que le découpage régional de 2015 doit être revu et corrigé. L’Occitanie est niée dans ce découpage fait en dépit du bon sens.
A été réaffirmé l’opposition du PÒc au développement de l’énergie nucléaire. A été confirmée l’idée que le PÒc souhaite que la proportionnelle soit la norme en matière d’élections ycompris pour les législatives.
Les institutions de la Vème République et le centralisme qu’elles renforcent chaque jour un peu plus doivent laisser la place à un projet ou l’autonomie des régions sera la norme. S’il doit y avoir une VIème République elle doit être fédérale.
Le Partit Occitan soutient la demande des radios associatives qui seraient les premières victimes de la réduction du budget des médias, si cela se confirmait.
Le FSER (Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique) serait amputé de 35%, soit 10 millions d’euros. Ce fonds est une partie importante du financement du secteur des radios associatives qui sont plus de 700 en France.
La perte de cette source de financement signifie la disparition d’emplois en nombre important. Ce qui fragilisera une bonne partie de radios associatives qui ont besoin, de la présence de professionnels pour fonctionner.
Ces radios maillent nos territoires, entretiennent la pluralité et font un travail majeur en direction de la diversité culturelle et la diversité des opinions. Pour nous, ces radios sont souvent le seul lieu d’expression de la langue occitane en raison du refus du service public de donner plus de place à l’occitan.
À nouveau, il s’agit d’une action qui touchera l’occitan et toutes les langues minorisées. La disparition d’une partie de ces radios se fera au seul profit de grands groupes médiatiques dont la concentration est déjà trop importante. Les fréquences de radio sont un bien commun. Les abandonner au seul marché est une attaque supplémentaire contre la liberté d’expression.
Après une première offensive militaire en 2020 et un blocus total d’une année, dans la nuit du 19 au 20 septembre 2023, prétextant des sabotages de pseudo défenseurs de l’environnement envoyés par Bakou, l’Azerbaïdjan attaquait le Haut-Karabakh.
Depuis la conquête de ce territoire autonome par Bakou, plus de 120.000 Arméniens sont réfugiés, les trois anciens présidents de cette République sont emprisonnés et torturés, le patrimoine culturel, religieux, mémoriel est détruit, cela dans le silence de la communauté internationale.
En fait, la chute de la République d’Artsakh est l’aboutissement d’un processus géopolitique qui voit le durcissement idéologique des puissances voisines. Il s’agit de la Turquie d’Erdogan et de l’Azerbaïdjan d’Aliyev. Pour la Russie de Poutine, l’Arménie fait partie de son pré-carré et, voulant empêcher le rapprochement de ce pays avec l’Union européenne, il a laissé faire ses alliés turcs et azéris.
Aliyev, le dictateur de Bakou, a clairement a appelé au nettoyage ethnique du Haut-Karabakh, se réjouissant de chasser les Arméniens « comme des chiens ». Propos d’autant plus révoltants que l’on sait que les Arméniens d’Anatolie ont été victimes de 1915 à 1916 d’un génocide de la part des Jeunes Turcs.
Les négociations menées entre les deux pays belligérants, pour une délimitation de la frontière commune, patinent en l’absence de bonne volonté des trois puissances de la région et de volonté internationale. Le spectre du scénario ukrainien plane sur la région. Après l’annexion de l ́Artsakh, c’est la République d’Arménie qui est en danger : les menaces de Erdogan et Aliyev font craindre une annexion de l’Arménie ou à tout le moins un encerclement du pays par un corridor au sud reliant l’Azerbaïdjan à la Turquie.
Pour autant, le régime de Bakou est courtisé par des puissances occidentales pour son gaz et son pétrole. Ironie, la COP 29 se tiendra en novembre en Azerbaidjan. Pour soigner son image, et tenter de discréditer la France, rare pays à soutenir ouvertement l’Arménie, l’Etat-dictature azerbaïdjanais s’est même rapproché de mouvements décoloniaux et indépendantistes, offrant un soutien actif, y compris financier, dans le cadre d’un pseudo Groupe d’Initiative de Bakou contre le colonialisme français (GIB).
Le drame arménien ne doit pas rester dans l’ombre. Nous soutenons le peuple arménien dans sa lutte pour maintenir son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale et préconisons que :
le Tribunal Pénal International statue sur le caractère ethnocidaire de la guerre menée par Bakou et sanctionne ses responsables.
l’ONU mette en place une force d’interposition (Casques bleus) et que l’Union européenne fasse pression pour que soient libérés les prisonniers politiques et que les Arméniens qui le désirent puissent retourner au Haut-Karabakh, avec garanties de sécurité après la signature d’une paix équitable.
C’est bloqué ! C’est la faute à qui donc ? La faute à Napoléon ? Un peu, mais pas seulement.
La maladie bonapartiste du centralisme est bien la première responsable de la situation. Responsable aussi un président de la République qui utilise les pouvoirs que lui donnent les institutions hypercentralisées de notre pays. C’est sans doute légal mais pas légitime.
Pas de premier ministre à Paris et tout serait bloqué ? Ainsi les millions de gens qui vivent hors du kilomètre carré dans lequel s’agite « l’élite »* du pouvoir compteraient pour du beurre. Tout le monde à la tête des partis joue le jeu de ce centralisme paralysant. Chacun en veut la tête.
Il est un fait : il n’y a pas de majorité et vraiment pas de volonté de compromis. Et pendant ce temps l’extrême droite se régale du spectacle parce qu’elle a tout à gagner à rester silencieuse, laissant celles et ceux qui ont fait front contre elle se déchirer pour savoir qui est capable de gérer au mieux les institutions obsolètes de cette cinquième République et éventuellement de prendre place sur le trône en 2027.
Mais ce sont justement ces institutions qui sont responsables du blocage, celles qui font qu’un seul homme détient trop de pouvoirs. Trop de pouvoirs en un même lieu et entre les mains de trop peu de personnes. Voilà le malaise, la pathologie.
Pour les uns la solution est le consensus mou, pour d’autres c’est descendre dans la rue. Mais toutes ces propositions ne changent rien au problème. Le consensus mou se ferait autour du monarque et descendre dans la rue ce serait pour interpeler le monarque ! Faut-il qu’on l’aime pour justifier ainsi à chacune de ses déclarations et chacune de ses actions, son existence et son rôle surdimensionné ?
Diagnostic clair : centralisme pathologique
Cela fait des années que le diagnostic sur ce centralisme parisien est dénoncé par des analystes divers et variés, et pourtant rien ne se passe. Faut-il donc en arriver à la crise pour que l’on essaye d’y réfléchir enfin ?
Si les décisions n’étaient pas toutes prises dans quelques cabinets ministériels ou à l’Elysée, si les collectivités territoriales —qui élisent des assemblées elles aussi— avaient plus de pouvoir d’agir, si elles avaient des ressources fiscales propres, si elles avaient plus de moyens budgétaires, tout ce qui arrive serait atténué.
On ne se demanderait pas comment se déroulera la rentrée scolaire, on ne se demanderait pas ce qui pourrait arriver si le Parlement n’était pas en mesure de voter un budget.
Le budget de l’État est le seul qui compte dans ce pays. Les budgets des collectivités (même additionnés) sont peu de chose comparé à lui et de toute façon les collectivités reçoivent presque tout du bon vouloir de l’État.
Alors imaginons un pays où les diverses collectivités pourraient gérer leurs affaires avec plus d’autonomie. Serions nous dans cette situation ?
Cela ne veut pas dire que les élus locaux, départementaux ou régionaux sont plus intelligents ou plus compétents que les autres mais cela signifie que les changements à la tête du pouvoir central ne seraient pas si tragiques si ce centre était doté de moins de pouvoirs. Plus d’autonomie pour les collectivités c’est une sorte d’airbag qui amortit les chocs. Regardons autour de nous, en Europe et dans le monde !
L’obsession présidentielle
Dans ces conditions la classe politique n’aurait pas pour seul objectif l’élection présidentielle à venir. Parce qu’à l’évidence, le blocage qui est dénoncé par toutes et tous, est avant tout la conséquence des stratégies pour l’élection présidentielle. On se positionne pour 2027. Personne ne veut « lâcher le morceau ». Mais de ce pouvoir hypercentralisé entre les mains d’un homme (ou d’une femme pourquoi pas ?) et d’une petite « élite » parisienne, on en crève !
Bien sûr qu’il faut changer de politique : faire augmenter les salaires, agir contre le changement climatique, les injustices sociales, améliorer le travail, produire mieux, consommer mieux… Mais, si ce système était capable de faire le début du commencement de tout cela, il nous en aurait donné la preuve, depuis le temps.
Le centralisme justifie souvent son existence par la volonté de traiter tous les citoyens à égalité. Mais si le centralisme était un gage d’égalité et de justice sociale, la France serait un paradis de l’égalité, tant le pouvoir y est centralisé. C’est le contraire qui se passe. Posons-nous les bonnes questions. Plutôt que de savoir qui va commander demandons-nous comment sera réparti le pouvoir. Mais pour accepter de se poser cette question il faut éviter l’obsession présidentielle, ce rêve monarchique qui ne dit pas son nom. Il faut arrêter d’attendre l’homme ou la femme providentielle
Et que tous les ambitieux qui bâtissent des stratégies pour 2027, en se disant que cette crise est une occasion pour se placer sur la ligne de départ, n’oublient pas que de ce chaos ne peut profiter qu’à l’extrême droite. Son silence assourdissant devrait nous alerter. Elle sait qu’elle tirera profit du discrédit du politique et des manœuvres diverses. Du chaos peut surgir le temps des médiocres.
* Nous mettons ce mot entre guillemets parce qu’il ne correspond pas à la réalité et c’est souvent ces gens qui se qualifient de cette façon (dans cette prétendue « élite » nous incluons la haute administration, les états-majors politiques ainsi que certains représentants des médias parisiens qui prétendent être le quatrième pouvoir)
Les résultats de ce premier tour des élections législatives démontrent une fois de plus que ce n’était pas le moment de dissoudre l’Assemblée Nationale. Les résultats obtenus par l’extrême droite sont plus qu’inquiétants. D’organiser, dans la foulée des élections européennes ces élections législatives, c’était servir ce résultat sur un plateau au RN.
L’extrême droite en Occitanie fait des résultats particulièrement hauts mais maintenant le phénomène est bien hexagonal. Le risque est que le RN puisse obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale en n’ayant obtenu à ce premier tour 34% des voix. C’est tout le problème du système électoral à la française.
Pour cette raison le Partit Occitan redit, comme il l’a fait avant le premier tour, que pas une seule voix ne doit aller à un candidat de l’extrême droite ou à un candidat qui pourrait appuyer ou s’allier à cette extrême droite. La semaine qui commence sera déterminante ; chacun l’aura bien compris.
Cette campagne électorale a été courte et encore plus que d’habitude très centralisée d’un point de vue médiatique. Cela a empêché qu’un certain nombre de thèmes, importants à nos yeux et importants pour la démocratie soient présents. Ni la question de la décentralisation, pouvant aller jusqu’au statut d’autonomie pour les régions qui le souhaitent, ni la présence de la question du respect des droits de nos langues, ni les grands sujets écologiques n’ont pu être abordés.
Malgré la décision de dissolution, prise de façon surprenante, les partis de R&PS avaient décidé de présenter des candidats dans plusieurs régions. La volonté était de faire en sorte que soient présentes nos propositions lors de ce débat électoral. C’est un exercice difficile compte tenu de plusieurs facteurs.
D’abord il y a l’hypercentralisation médiatique qui se renforce dans un pays hypercentralisé d’un point de vue politique. Il y a bien sûr ce système électoral qui écarte la proportionnelle. Ce faisant on risque de donner toutes les clés du pouvoir à un parti qui fait 34 % des voix au premier tour.
Il y aura des députés R&PS élus en Corse, il y en aura peut-être un en Pays Basque où EH Bai avait un candidat soutenu par le NFP. Paul Molac en Bretagne est bien placé pour l’emporter à nouveau. Ailleurs, dans un contexte de très haute participation, les partis de R&PS font de meilleurs résultats qu’en 2022, en voix et en pourcentage. Des candidats R&PS étaient présents dans toutes les régions sauf en Bretagne où l’UDB avait décidé de soutenir le NFP dès le premier tour. Malgré ce soutien l’UDB n’avait pas obtenu avant le premier tour un accord satisfaisant afin de mener la candidature NFP dans plusieurs circonscriptions de Bretagne.
9 candidats del POC
Lo Partit Occitan presentava 9 candidats. Quatre en Provença, un dins lo Tarn e quatre entre Bearn e Landas. Amb una participacion qu’a creissut de mai de 20 % en comparant amb 2022 èra pas aisit d’existir. A pas empachat que 7 d’aqueles candidats an fait un resultat superior a çò qu’èra en 2022 en voses e en percentatge.
De segur son de resultats modèstes mas que pròvan que caliá mostrar que lo POC podiá èstre present, malgrat un ambient desfavorable (lo vòte dit utile èra sovent evocat) amb una participacion fòrça importanta e malgrat la manca de mejans economics.
Dins la Vau Clusa la doas candidatas nòstras an obtengut 1,20% e 0,9%. Dins Var los candidats an fait 2,3% e 0,8% . Aquestes quatre candidats fan mai de voses qu’en 2022. Es lo cas tanben del candidat dins Tarn que fa 1,4% amb una creissença de 600 voses. En Bearn e dins las Landas una candidat e una candidata fan 1,6% e 1,8% Los dos doblan quasi lor resultat en percentatge e en voses. Los dos autres an perdut un pauc comparat amb 2022.
Les membres du Partit Occitan, comme tous les démocrates sincères, sont très inquiets face au résultat obtenu par l’extrême droite lors des élections européennes.
Une véritable colère s’est installée chez nos concitoyens face à des préoccupations liées à la vie quotidienne (pouvoir d’achat, santé, éducation, sécurité…) à la démocratie. Mais cela ne justifie pas que l’on doive accepter les solutions simplistes et dangereuses proposées par l’extrême droite. Il en existe d’autres plus efficaces et plus respectueuses de la démocratie et des droits humains.
Nous avons depuis des années mené un combat contre les idées de l’extrême droite. Nous continuerons. Nous sommes des démocrates, attachés à l’idée d’un pouvoir régionalisé, nous sommes des écologistes, nous sommes des occitans attachés à la diversité culturelle et linguistique.
Nous sommes des opposants à la politique menée depuis sept ans par Emmanuel Macron. Pour autantnous n’avons pas été invités lors des réunions organisées en vue de la création d’un front commun. Nous regrettons aussi que ce soient des états-majors parisiens qui aient in fine seuls la main sur la répartition des circonscriptions
Avec nos valeurs exprimées ainsi, nous partageons le constat fait par les partis de gauche réunis au lendemain des européennes, nous partageons un grand nombre des propositions qu’ils font, cependant certaines de nos valeurs ne sont pas assez défendues. Nous estimons que l’union doit se faire très largement autour des valeurs démocratiques. Nous rappelons que l’élection législative est une élection à deux tours.
Lors du deuxième tour le choix est clair. Lorsqu’il y a un duel entre un candidat de l’extrême droite et un candidat qui défend les valeurs démocratiques de base, c’est en faveur de ce dernier qu’il faut voter. Nous l’avons toujours dit et nous le disons à nouveau.
Nous ferons ainsi lors des élections qui approchent. Cela signifie que nous nous réservons le droit, là où nous le pourrons et le déciderons, de présenter des candidats lors du premier tour. Nous y défendrons les idées et valeurs qui sont pour nous essentielles.
Ailleurs nous appellerons à voter pour des candidats qui correspondent à nos valeurs.
A Toulouse, un rassemblement est prévu le 1er juin à 11h devant la mairie puis à 11h30 devant la préfecture.
Pourquoi ces rassemblements ?
En mai 2021, était votée la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion dite « Loi Molac » que le Conseil constitutionnel censurait partiellement dans la foulée.
Depuis, une interprétation restrictive de l’article 2 de la Constitution (qui indique notamment que la langue de la République est le français) continue à être systématiquement opposée à chaque avancée possible pour nos langues, et les problèmes se multiplient.
– La situation des Fañch, Iñaki, Aña, Artús n’est toujours pas éclaircie et la liberté de choisir le prénom de son enfant avec un signe dit « diacritique » est systématiquement remise en question.
– Les collectivités publiques souhaitant développer l’usage de nos langues dans leurs institutions ont été systématiquement attaquées et leurs délibérations annulées au Conseil d’État ou au tribunal administratif (Polynésie française, Communes catalanes d’Elne, Port-Vendres, Amélie-les-Bains et Tarerach, Collectivité territoriale de Corse, reconnaissance de coofficialité du Créole en Martinique)
La situation se dégrade dans l’enseignement avec :
– l’ « oubli » des langues régionales lors des réformes du collège, réformes du lycée, « choc des savoirs » et maintenant lors de la réforme annoncée de la formation des enseignants ;
– leur disparition pour les épreuves DNL (Disciplines Non Linguistiques) du baccalauréat et seule la lutte a permis le maintien de la présentation en langues régionales des sujets des épreuves du brevet pour cette année ;
– la non-application de la généralisation de l’enseignement des langues régionales à tous les élèves d’un territoire qui le souhaite, inscrite dans la loi en 2021, car aucun moyen supplémentaire permettant d’atteindre cet objectif n’a été engagé par le Ministère de l’Éducation Nationale ;
– les alertes de la chambre régionale des comptes de Bretagne pointant l’insécurité juridique de la circulaire de l’Éducation Nationale de 2021 (censée protéger l’enseignement par immersion, suite à la censure du Conseil constitutionnel) avec sa possible remise en question à tout moment par un nouveau gouvernement,
– le blocage de la contractualisation de Scola Corsa et le non-renouvellement des conventions avec Seaska ou Diwan.
Nos langues ne peuvent vivre dans cette précarité. Elles ont besoin que ce qui a été construit jusqu’à présent ne puisse pas être remis en cause. Elles ont besoin que les projets d’avenir soient consolidés. Elles ont besoin d’une sécurité juridique qui nécessite dès à présent une modification de la Constitution.
C’est pourquoi le collectif Pour que vivent nos langues appelle à des rassemblements au Pays Basque, en Bretagne, Corse, Alsace, Catalogne, dans l’espace occitan et les différents territoires concernés, le samedi 1ᵉʳ juin 2024 pour demander une modification de la constitution maintenant ! Pour que nos langues vivent et que nous puissions vivre dans nos langues !
Enfermement entre trois murs et la mer de deux millions de personnes, bombardement jour et nuit, depuis le mois d’octobre 2023, des civils et des hôpitaux, des églises et des mosquées, blocage de l’aide humanitaire et tirs sur les personnes regroupées aux points de ravitaillement, sur les journalistes qui ne sont pas « agréés » par l’Etat d’Israël…: la guerre meurtrière, qui est menée par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou se poursuit dans la bande de Gaza. Avec son lot quotidien de morts (il est parlé de 35000 morts), de blessés, de mutilés, ainsi que la destruction de 70% des infrastructures existantes. Malgré la plainte de l’Afrique du Sud qui est instruite à la Cour pénale internationale avec l’appui d’autres pays comme le Brésil, malgré les résolutions votées par l’ONU en faveur d’un cessez le feu et du déblocage de l’aide humanitaire à Gaza, malgré les courageuses mobilisations estudiantines, notamment en France et aux USA, et que nous soutenons.
Dans le même temps, a été rejetée par les mêmes USA, principal appui militaire d’Israël, la demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne à l’ONU.[1] A contrario, l’Espagne et l’Irlande s’apprêtent à reconnaître l’Etat palestinien (le 21 mai).
En cette période de commémoration de la Nakba (l’exode palestinien débuta le 15 mai 1948), nous relayons le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens qui « dénonce cette guerre contre tout un peuple qui prolonge une politique de dépossession du peuple palestinien à l’œuvre depuis des dizaines d’années. Nous avons toujours dénoncé sans ambiguïté l’ensemble des crimes de guerre commis depuis le 7 octobre.
Nous demandons que cessent les atteintes indignes à la liberté d’expression qui font honte à notre pays, les interdictions de manifestations de solidarité et les intimidations et condamnations d’élu-es et de militant-e-s syndicales.
Nous rappelons notre exigence d’un cessez-le-feu immédiat et durable et de l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire dans la Bande de Gaza.
Nous demandons des sanctions contre l’État d’Israël et l’embargo total sur les armes qui lui sont livrées. Nous demandons l’application de l’ensemble des résolutions de l’ONU. »
Une guerre coloniale
Pour le Partit occitan, la solidarité avec les peuples opprimés et en quête de souveraineté est un principe cardinal. La campagne pour les élections européennes ne doit pas constituer un obstacle à cet égard. Face à cette guerre d’usure qui risque d’occulter une nouvelle fois cette cause historique, nous en appelons à refuser la complicité de fait de notre gouvernement et de l’Union européenne par tous les moyens légaux disponibles et à exiger l’arrêt de la coopération avec Israël: interventions des élu-es et des responsables d’organisations, organisation d’une cagnotte nationale de soutien humanitaire et pour la reconstruction de la Bande de Gaza, en appui aux ONG et associations qui sont sur le terrain ainsi qu’à la campagne BDS (Boycott des produits israëliens, Désinvestissement, Soutien)…
La campagne pour les élections européennes est une occasion de s’inspirer d’exemples nationaux de promotion
Ainsi, fruit de mobilisations historiques, les Cortés ont officialisé en 2023 l’utilisation de quatre langues présentes en Espagne : le basque, le catalan, le galicien et l’occitan. Dans le même sens, demande a été faite par le gouvernement Sanchez aux instances de l’Union européenne, mais elle a été bloquée par différents gouvernements dont le gouvernement français.
Dans la même période, a été inaugurée la Cité du français et de la francophonie à Villers-Cotterêts. Cet événement, controversé, entérine une énième fois le statut du français comme « langue unique » du pays. Ne faudrait-il pas, pour compenser, la création d’une Cité des langues de France dans une capitale régionale ?
Cette émission est à renouveler régulièrement, àl’instar de ce qui se fait déjà avec le festival interceltique de Lorient. Aux chants des régions historiques, devraient être ajoutés ceux de territoires ultramarins, ceux qui sont interprétés en créole notamment.
Le président de la République a décidé de décréter l’état d’urgence. Il a appelé les parties en présence à s’entendre. Si aucun accord n’intervient, le Parlement réuni en Congrès votera le texte en l’état avant la fin juin. Le premier ministre Gabriel Attal devra, quant à lui, réunir indépendantistes et loyalistes à Paris pour créer les conditions d’un dialogue. En somme, le chef de l’État applique la même méthode qu’avec les élus corses lors des discussions sur l’autonomie de l’île deux mois plus tôt : « faites ce que je dis ou je ferai ce que je veux »… ou l’inverse !
Alors que nous sommes dans les conditions d’une quasi-guerre civile, le Partit Occitan s’interroge sur la politique de Paris surtout quand le ministre de l’intérieur qualifie pour sa part d’« obligation morale » la réforme en cours.
Sur place, les élus indépendantistes tentent d’apaiser les tensions. Le président indépendantiste du gouvernement du territoire, Louis Mapou dit avoir «pris acte» de la réforme votée à Paris mais a déploré une démarche qui n’aide pas à mener les affaires en Nouvelle Calédonie. Il a lancé un appel au calme. Le président du sénat coutumier, Victor Gogny déplore que l’on soit sorti du cadre qui doit être celui de toute mobilisation et appelle à y revenir afin que l’on retrouve le calme.
Le Partit occitan s’interroge sur la volonté de l’État de passer en force. Cela ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de quelques éléments provocateurs, heureusement très marginaux, qui en appellent à Moscou et à Bakou pour les soutenir. En Ukraine et dans le Haut-Karabagh tout comme en Afrique Moscou se moque du droit des peuples. Russie et Azerbaïdjan cherchent à profiter de toutes les occasions pour apparaître comme un recours. Ne leur donnons pas d’occasions supplémentaires.
Comme nous le disions déjà dans notre communiqué du 16 avril dernier : « La décision de permettre aux nouveaux arrivants, après 10 ans de résidence, de participer aux élections provinciales a pour but de gonfler artificiellement le corps électoral et de mettre en minorité la population autochtone. Cette opération va à l’encontre de l’accord de Nouméa qui permettait d’engager un processus de décolonisation ( …) Solidaire du peuple kanak, le Partit Occitan dénonce et condamne ce jeu d’apparence constitutionnelle qui a pour but de contrecarrer définitivement toute velléité d’indépendance et de maintenir une présence française stratégique et économique dans cette partie du Pacifique ».
Partit Occitan le 15 /05/2024
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