Photo : Août 2024, une petite fille va chercher de quoi manger dans les ruines de Gaza (Jaber Jehad Badwan – CC)
Que ce soit la Russie contre l’Ukraine, Israël qui veut annexer Gaza ou la guerre au Soudan, des milliers, voire des millions de civils sont chaque jour victimes des fanatiques au pouvoir.
La violence a toujours été utilisée par des États, des groupes d’intérêts économiques et des idéologues de toutes sortes. Mais aujourd’hui, comme ce fut le cas au moins à deux reprises au XXème siècle, des feux s’allument partout dans le monde alors que sont au pouvoir, ou y arrivent, des hommes qui alimentent ces feux. Tout est bon pour justifier leurs guerres et les massacres des populations civiles : manipulations de l’information, contestation des évidences scientifiques, révisionnisme historique …
Pendant ce temps, le président de la première puissance économique du monde, les États-Unis, se range du côté de la brutalité et de l’oppression et menace lui-même d’annexer des territoires. Il organise le chaos économique mondial, il sature l’espace de la communication par des messages provocateurs avec le soutien des GAFA américains propriétaires des réseaux sociaux dominants. Tout cela donne carte blanche à d’autres qui déploient tranquillement leurs propres guerres sachant que les cris et les bruits seront couverts par le vacarme des conflits en cours.
Vladimir Poutine a choisi de s’attaquer à la population civile ukrainienne de façon systématique. Il veut annexer des territoires au nom d’un projet impérialiste. Il ne veut pas la paix et soumet son peuple à une course à l’armement très coûteuse et à une guerre meurtrière. Il fait alliance avec l’un des pouvoirs les plus antidémocratiques qui soit : la Corée du Nord.
Benyamin Netanyahou annonce qu’il souhaite annexer Gaza après avoir engagé une guerre qui a fait près de 50 000 morts palestiniens civils. Où iront les palestiniens chassés de leur terre ? Il n’en a que faire ! Le massacre de centaines de citoyens israéliens par le Hamas en 2023, à l’origine de l’intervention israélienne, montre bien que la violence fanatique est de tous les bords.
Mais aujourd’hui B.Netanyahou profite de la situation mondiale et des silences complices pour liquider la population de Gaza. Il ne semble même plus se préoccuper du sort des otages israéliens restant aux mains du Hamas. Il donne à son armée, surpuissante et suréquipée comparée à l’adversaire, des objectifs chaque jour plus meurtriers.
Nous ne sommes pas naïfs et nous connaissons les manipulations venues de certains groupes et États qui soutiennent les plus fanatiques ennemis d’Israël. L’opposition entre les fanatiques d’un bord et de l’autre a un prix. C’est la population civile qui le paye en mourant sous les balles et les bombes auxquelles s’ajoutent le manque de nourriture, de soins, d’abris et d’infrastructures .
Le Soudan est lui aussi victime de cette situation mondiale. Il est le territoire d’une situation humanitaire catastrophique ; une des pires que le monde a eu à connaitre depuis plus de 50 ans. Ce sont dix millions de déplacés et des centaines de milliers de civils qui meurent de faim, sans oublier l’habituelle utilisation systématique de la violence sexuelle comme arme de terreur ou encore l’enrôlement des enfants-soldats. Les militaires, soutenus par divers gouvernements, mènent une guerre destructrice qui consomme toutes les richesses et les aides humanitaires que des ONG tentent de faire parvenir à la population civile.
Demain l’Inde et le Pakistan, et toujours la Chine et le Tibet ou les Ouighours … Face à ce monde qui explose et craque de toute part, on peut manifester, publier des communiqués offusqués. Ce n’est pas inutile. Cependant il ne faut pas craindre d’en reconnaitre les limites. Nous pouvons, et il faut le faire, demander une fois de plus l’application de toutes les résolutions de l’ONU sur la question palestinienne, demander la reconnaissance d’un État palestinien, demander à la Russie de restituer les territoires annexés, exiger des militaires soudanais qu’ils rendent le pouvoir aux civils.
On peut signer des pétitions et prendre des postures. Les pouvoirs qui nous représentent protestent mais sans résultats. Pourtant la pression citoyenne doit s’exercer, mais sans se banaliser.
Il nous semble que notre premier devoir est de dire que, chez nous aussi, se développent des forces qui alimentent cette ambiance mondiale. La montée des fanatismes, des obscurantismes concerne nos villes et nos campagnes occitanes ainsi que toute l’Europe occidentale. Peu à peu ils gagnent du terrain. La démocratie se défend ici et maintenant. La solidarité sans cela risque de n’être qu’une forme rassurante de compassion ne servant qu’à apaiser nos consciences de populations encore privilégiées puisque épargnées par la guerre. Mais pour combien de temps ?
Partit Occitan, le 12/05/2025