Archives par mot-clé : France

À propos du 10 septembre

Le 8 septembre il est très probable qu’il n’y aura plus de gouvernement Bayrou. Nous ne savons pas ce que serà la suite. Y aura t-il des manifestations le 10 septembre ? Qui appellera à manifester et sur quels thèmes. Les choses seront plus claires dans quelques jours. Cependant le Partit Occitan dit son point de vue à propos d’une date qui a été très médiatisée.

Dénoncer une politique, dénoncer l’injustice, demander une orientation nouvelle des politiques sociale, économique et écologique est légitime. Mais des manipulations afin de remettre en cause les principes démocratiques de base est dangereux.

Se rebeller, dire que nous sommes en colère à cause de la politique annoncée par le gouvernement, vouloir manifester contre la façon dont il veut résoudre la question de la dette publique : c’est légitime.

Dénoncer l’absence d’une véritable politique économique qui prenne en compte la justice sociale, demander que les plus riches payent plus que les salariés, taxer plus les revenus du capital et moins ceux du travail ; c’est aussi ce que nous demandons.

Exiger une politique écologique audacieuse, c’est une revendication que nous partageons.

Nous ajoutons à tout cela la revendication d’une réforme de l’État centralisé afin d’aller vers une Républque fédérale, avec des régions qui disposeront de véritables pouvoirs ; nous revendiquons aussi pour notre langue une politique de soutien et de développement dans tous les domaines.

 Si le 10 septembre doit être cela, bien sûr nous soutenons.

Mais les revendications exprimées dans les premiers appels à bloquer le pays ne se limitent pas à une critique et une remise en cause de la politique du gouvernement.

L’appel qui est apparu au mois de mai sur un site intitulé « Les essentiels » nous parle d’une « France souveraine ». Il y est présenté un programme qui touche tous les secteurs, avec un vocabulaire choisi. Les mots sont faits pour tenter de plaire au plus grand nombre, particulièrement dans le domaine économique et social. Parmi les revendications qui se prétendent « apolitiques » et « asyndicales » nous trouvons des thèmes qui n’entrent absolument pas dans nos choix politiques et sociétaux.

Sortir de l’Europe pour récupérer notre souveraineté ? Le mot « Frexit » est employé. Le site nous parle aussi : « des racines chrétiennes de la France et de ses traditions chrétiennes » tout en évoquant une « laïcité d’équilibre ». Qu’est que cela ? Ce serait résumé par ce slogan : « Pacte français : foi, raison et fraternité ».

On y parle aussi de maitriser l’immigration, sans plus de précisions. Il nous est dit qu’il faut moins de charges sociales et qu’il faut relancer la consommation. Pour ce qui est de l’écologie tout ressemble à un discours fait pour plaire à ceux qui dénoncent une écologie qui serait trop radicale.

Nous trouvons aussi la volonté de : « promouvoir une République une et indivisible » ainsi que cette phrase qui demanderait quelques explications : « Une France unie dans ses différences, forte de l’égalité et du respect mutuel ». Sans explications cela est flou ! On y parle aussi de « protéger les traditions locales » et de « promouvoir le français et la francophonie ».

L’aspect conspirationniste de l’appel pose aussi un problème. On y dénonce un État qui serait entre les mains d’organisations secrètes comme les Francs-maçons. On y donne une liste de personnalités qui seraient à l’origine de manipulations et d’influences occultes sur l’État et sa politique. Tout cela débouche évidemmment sur la proposition de « dissoudre l’appareil partisan » . Supprimer les partis, pour les remplacer par quoi ? Rien n’est dit à ce sujet.

Tout cela n’a pas une odeur sympathique et nous ramène quelques décennies en arrière lors de périodes qui ne furent pas propices à la démocratie.

Nous pensons que les partis sont indispensables en démocratie, comme les syndicats.

Nous pensons qu’il y a un danger à soutenir sans conditions ce mouvement et à mêler notre voix à celle de gens qui veulent manipuler l’opinion et qui pourraient bien être eux aussi manipulés.

Nous ne soutenons que des revendications qui sont la critique et la dénonciation d’une politique économique, sociale et ecologique injuste dont le seul objectif est la préservation d’un système qui favorise les plus riches.

Nous demandons un changement en profondeur de la politique budgétaire et une réforme de l’État.

Nous ne donnerons aucun soutien à des idées contraires aux principes élémentaires de la démocratie  en laissant croire que c’est une façon de  réhabiliter la « souveraineté du peuple » C’est suspect et nauséabond. Cela sent la manipulation.

OUI à une action dénonçant le choix gouvernemental de faire payer les dérives de l’État central français par la masse des petits, des obscurs, des sans-grades

NON à un chaos orchestré par des forces obscures dont le seul objectif est la destruction de la démocratie.

« ICI »… c’est où …à  Paris ?

Depuis le 6 janvier, le réseau des locales de Radio France et FRANCE 3  sappellent officiellement « ICI ».

Le constat est toujours le même. La France méprise ses régions et sa diversité. Elle en oublie leurs noms et na jamais voulu mettre en place un véritable service public de radio et de télévision décentralisé, régionalisé. Paris contrôle toujours ses « provinces ». Il y a Paris et puis le reste, dénommé maintenant « ICI », uniforme. Comme le disait l’écrivain Antoine Houdar de La Motte (1672- 1731)  « lennui naquit un jour de luniformité »  !

Nous aurions pu nous borner à souligner le coût de lopération (3,8 millions deuros) pour ce nom, les habillages et le nouvel interface web qui vont avec. Laudiovisuel public ne dispose pas de moyens illimités et ne couvre pas lensemble des besoins en matière dinformation de proximité… et cest bien là le coeur du problème.

Se faire appeler « ICI » tout en réduisant le nombre de journalistes sur le terrain, en imposant de plus en plus de pré-programmes élaborés à Paris et en effaçant peu à peu de lantenne la langue et la culture du territoire que lon est censé couvrir, ce nest ni plus ni moins que de la publicité mensongère.

Pour le Partit Occitan, les directions centrales dIci et France Télévisions doivent cesser de centraliser encore plus sous peine de ressembler à la défunte ORTF. On ne fait pas du neuf avec du vieillot.

Partit Occitan, le 07/01/2025

Education nationale : Le Partit Occitan soutient le mouvement des travailleurs sociaux.

Conscient des enjeux liés au bien-être des élèves et des personnels au sein des établissements scolaires, le Partit occitan soutient le mouvement des Assistants de Service Social (ASS) et Conseillers Techniques de Service Social (CTSS). 

Un appel intersyndical à la grève générale a été lancé pour le 4 avril, en amont d’un groupe de travail au ministère de l’Education Nationale (MEN) sur la rémunération, le 9 avril.

Ces derniers, assurant un service public au sens noble du terme, accompagnent les élèves en difficulté (scolaire ou sociale) aussi bien que leurs familles. Ce faisant, ils limitent les dégâts d’un système éducatif de plus en plus enclin à laisser de plus en plus de monde sur le bord du chemin… à commencer par celles e ceux issus de milieux modestes voire précaires. 

Selon un communiqué du SNASEN-UNSA, le mercredi 27 mars 2024, Madame Belloubet ministre de l’éducation nationale, alors auditionnée à l’Assemblée Nationale par la commission des affaires culturelles, « a rappelé qu’elle se réserve le temps de faire les annonces  concernant les ASS et CTSS » ! Cette absence de réponse de la part de Madame la ministre fait écho à l’attitude générale du ministère envers ces personnels : invisibilisation et mépris !

Le Partit occitan appelle donc le MEN à revoir sa copie en apportant aux ASS et CTSS une revalorisation indiciaire (une ASS démarre par exemple avec un salaire à peine supérieur au SMIC), une formation continue de qualité, des moyens proportionnels aux missions assurées ainsi que des améliorations en matière de déroulement et perspectives de carrière.

Ces femmes et ces hommes contribuant à limiter l’impact d’un libéralisme dévastateur, ne doivent plus être considéré.e.s comme du menu fretin ! 

Partit Occitan, le 2 avril 2024.

Villers-Cotterêts : manipulation et mépris 

La « Cité internationale de la langue française » a été inaugurée. On utilise une fois de plus l’histoire afin de justifier une politique d’uniformisation des langues et des cultures. Les langues dites régionales méritent mieux que cela et le français mérite mieux que cette manipulation.

Que l’on décide de faire une Cité internationale de la langue française n’a en soi rien de choquant. Une langue est un monument vivant. Il dit l’histoire et peut aider à inventer l’avenir. Il est aussi un moyen d’expression et de développement culturel.  Mais cela vaut pour toutes les langues. 

Ce chantier qui aura coûté plus de 200 millions d’euros parce que, disait une ministre de la culture, il fallait mettre fin à ce « scandale patrimonial » tellement le monument était délabré. La République ose utiliser une ordonnance royale de 1539 afin de refuser aux langues dites régionales toute reconnaissance ! Quelle contradiction !1

Il est plus qu’urgent de faire en sorte que l’ensemble des langues de France, dont la nôtre, l’Occitan, soit aussi l’objet d’une attention d’un tel niveau budgétaire ! Nos langues ont été victimes d’une discrimination depuis des siècles et sont aujourd’hui en danger de mort ! A moins d’avoir une vision très étroite du patrimoine, celui-ci ne peut se limiter aux pierres. D’ailleurs la seule mention de nos langues dans la Constitution est celle-ci : « les langues régionales font partie du patrimoine de la France ». Et alors que fait on ? 

Le président de la République, comme ses prédécesseurs ne fait rien, rien qui soit conforme en tous cas à cet article 75-1 et aux normes de l’Union européenne. 

Dans le château de Villers-Cotterêts François 1er signa une longue ordonnance (plus de 200 articles sur des questions administratives et de justice) dont deux articles stipulent que les actes administratifs du royaume devront se faire en « langage maternel françois ». Il est dommageable que ce texte serve aujourd’hui à faire croire qu’il s’agirait d’un acte fondateur qui justifierait que dans la République il ne faudrait laisser prospérer qu’une seule et unique langue. Affirmer des contre-vérités ne sert en rien la République2.

On cherche à écrire un nouveau chapitre d’un « roman national » et cela au détriment de la diversité linguistique. Les intentions de François 1er étaient semble-il de faire en sorte que le latin laisse sa place au français. Certains, dont E.Macron (mais d’autres avant lui) en font une arme contre nos langues. C’est une manipulation de l’histoire et un mépris pour ce principe évident qu’est l’égalité des langues et des cultures. Et s’il fallait une preuve de ce mépris, il suffit de regarder que parmi les 100 mots affichés dans le château rénové comme étant les 100 mots représentatifs de la langue française, trône au beau milieu celui de « patois ».

C’est le mot qui a servi pour désigner avec mépris tout ce qui n’était pas le français et a été le support d’une politique linguistique répressive. Dans certaines écoles n’avait-on pas installé des panneaux : « il est interdit de cracher par terre et de parler patois » ? 

  1. « il n’y a qu’une seule langue officielle dans la République, et même avant la République, c’est le français » E. Macron Bastia, février 2018  ↩︎
  2. «Au fond, nous sommes le seul pays de la Francophonie qui ne vit qu’en français (…) Il n’y a que les Français qui n’ont que le Français ». extraits du discours prononcé le 20 mars 2018 à l’Institut de France. Dans ce même discours le président de la République parlait :  « au nom d’une francophonie qui n’écrase pas ». ↩︎