Archives de catégorie : Per region

Bayrou : un discours pour essayer de durer

(Capture YouTube – LCP Assemblée nationale)

Le discours de François Bayrou était un vrai discours de politique très… générale. Certes, à son crédit on peut dire qu’il lui était difficile de rentrer dans les détails tant il cherchait à ménager ceux qui, à droite ou à gauche, peuvent éventuellement permettre à son gouvernement de durer.

On verra si cette stratégie est payante.

Que l’on reparle des retraitres, qu’on réforme la loi, qu’on la corrige et même qu’on revienne sur le principe des 64 ans, nous conviendrait. Que l’on invite les partenaires sociaux à en débattre nous convient aussi. Nous jugerons sur le résultat.

Sur le budget à venir nous ne pouvons qu’attendre de voir. Pour le Partit Occitan l’essentiel est de bâtir un budget où la justice sociale et fiscale, les services publics d’éducation et de santé seront renforcés ainsi que les moyens budgétaires des collectivités territoriales

Pour le reste il manquait des éléments pour déchainer les enthousiasmes :

—Rien sur le changement climatique et la politique indispensable pour en combattre les effets.

—Rien sur l’impérieuse nécessité de décentraliser véritablement afin de ne pas voir la crise politique devenir chronique. La mise en place d’une République décentralisée et fédérale est la seule issue. Nous avons noté la promesse de travailler sur la question de la Nouvelle Calédonie et de poursuivre le dialogue sur le statut de la Corse. Ce ne peut être qu’un début. Il reste à revoir le découpage des régions et les pouvoirs qui leurs sont donnés. Mais sachant un certain Manuel Valls à la manoeuvre, l’inquiétude et le doute nous gagnent.

Si l’idée de la proportionnelle pour les législatives — que nous défendons comme un élément démocratique basique— nous convient, le retour du cumul des mandats est pour nous innacceptable.

—Il n’y avait rien non plus sur la question de la diversité linguistique et la reconnaissance des langues.

Enfin la très grande violence des propos avec lesquels l’extrême droite a exprimé son point de vue est très inquiétante. Cela oblige l’ensemble des démocrates sincères à tout faire pour que cette extrême droite ne soit plus jamais en position d’arbitre. L’art du compromis peut servir à éviter le pire.

« ICI »… c’est où …à  Paris ?

Depuis le 6 janvier, le réseau des locales de Radio France et FRANCE 3  sappellent officiellement « ICI ».

Le constat est toujours le même. La France méprise ses régions et sa diversité. Elle en oublie leurs noms et na jamais voulu mettre en place un véritable service public de radio et de télévision décentralisé, régionalisé. Paris contrôle toujours ses « provinces ». Il y a Paris et puis le reste, dénommé maintenant « ICI », uniforme. Comme le disait l’écrivain Antoine Houdar de La Motte (1672- 1731)  « lennui naquit un jour de luniformité »  !

Nous aurions pu nous borner à souligner le coût de lopération (3,8 millions deuros) pour ce nom, les habillages et le nouvel interface web qui vont avec. Laudiovisuel public ne dispose pas de moyens illimités et ne couvre pas lensemble des besoins en matière dinformation de proximité… et cest bien là le coeur du problème.

Se faire appeler « ICI » tout en réduisant le nombre de journalistes sur le terrain, en imposant de plus en plus de pré-programmes élaborés à Paris et en effaçant peu à peu de lantenne la langue et la culture du territoire que lon est censé couvrir, ce nest ni plus ni moins que de la publicité mensongère.

Pour le Partit Occitan, les directions centrales dIci et France Télévisions doivent cesser de centraliser encore plus sous peine de ressembler à la défunte ORTF. On ne fait pas du neuf avec du vieillot.

Partit Occitan, le 07/01/2025

Mayotte : quand une catastrophe climatique révèle la politique d’abandon et de répression de l’État colonial

(image Météo France)

Le département le plus pauvre de France ne méritait pas de subir le 14 décembre dernier les rigueurs du cyclone Chido, qui a causé la mort de dizaines d’habitants et qui a dévasté la plus grande partie de ses infrastructures (des milliers d’habitations ravagées) et réseaux (eau, électricité, téléphone, routes….).

Comme à Valence qui a lourdement pâti de la Dana (ou goutte froide) deux mois plus tôt en Espagne, la « raison » en est au changement climatique, avec ses répercussions démultipliées. Oui, mais pas seulement.

Cette catastrophe révèle au grand jour la situation de délabrement et de répression qui règne sur l’archipel. L’entraide entre habitants a trop souvent été le seul recours pour survivre.

Le Partit occitan exprime toute sa compassion à l’égard du peuple de Mayotte et demande l’arrêt de l’opération Wuambushu. Ce dispositif de délogement et d’expulsion mené à l’encontre de « frères » venus des Comores voisines bafoue les droits humains sans projet d’urbanisme et divise la population au profit des forces de l’ordre venues de la métropole.

Pour mémoire, l’île est devenue en 2011 un département d’outre-mer suite à un référendum controversé en 2009, pendant que le reste des Comores était indépendant. N’est-ce pas pour des raisons stratégiques que l’État français conserve ce morceau d’empire ?

Le Partit occitan demande qu’une commission d’enquête parlementaire fasse la lumière sur la mal gestion de ce territoire et que le plan de reconstruction concédé par le gouvernement Bayrou s’applique effectivement et dans son entièreté.    

Pour autant, une politique de bricolage n’est pas une réponse suffisante à la situation générale du logement à Mayotte. Un plan-dur est nécessaire et ne figure pas dans le projet de loi Bayrou. Par ailleurs, il ne suffit pas d’attendre des crédits européens  pour penser l’avenir d’un territoire dont les habitants n’ont connu à ce jour que les conséquences humaines et socio-économiques d’un pays colonisé.

Enfin, un véritable développement ne sera possible à l’avenir, sans la mise en responsabilités des Mahorais eux-mêmes dans la gestion des affaires publiques, et sans une réelle autonomisation des pouvoirs territoriaux à l’égard de l’État central. A ce titre, serait bienvenue une politique de coopération et de co-développement avec le reste des Comores.

Décidément, l’année 2024 aura été celle du mal-être et de la mobilisation à grande échelle des peuples ultramarins pour sortir de l’orbite  nationale, jugée inéquitable, discriminatoire et méprisante à l’égard des langues, cultures et traditions autochtones. La nomination comme ministre des Outremers, de Manuel Valls, qui est de notoriété publique jacobin et centralisateur, est-elle en mesure de résoudre les problèmes? Bien sûr, la réponse est dans la question.

Lo nuclear es lo futur… del deute !

L’EPR de Flamanville serà aviat e produire d’electricitat après 12 annadas de retard e 16 miliards de trespassament del còst previst. Es un fracàs industrial e economic en mai d’èsser un problèma ecologic e sanitari.

Qual pagarà aquela electricitat que se ditz de bon prètz ? Las generacions venentas ? Los consomators que s’incita a passar al tot-electric ? La factura es salada e pretendon ne bastir mai.

Un còp mai, lo lobby nuclear vòl far doblidat tot çò que plaideja pel non-desvolopament d’aquela energia costosa e dangierosa.

L’energia la mens polluenta e la mens cara es la que se consumís pas. La sobrietat energetica e las energias renovelablas son los elements primièrs d’una mescla energetica economica, ecologica e segura.

Lo comol dels mandats, una passion francesa.

(Captura Vila de Pau)

Segon lo novèl locatari de Matignon, empachar un elegit de comolar las responsabilitats de parlamentari e d’executiu local es una « error », qu’es sinonim de « rompedura entre la basa de la societat francesa e dels mitans de poder ». Lo comol dels mandats crèa pas d’expèrts mas farga de notables. Noirís pas la democracia, alimenta lo clientelisme.

Lo non-comol favorisa el lo renovèlament del personal politic e contribuís (modèstament) a eradicar lo flèu dels « barons locals » pels quals lo monde vòtan pr’amor « an de contactes a París ». Ajuda tanben los elegits a se tornar centrar sus lors prioritats. D’aquesta passa, los afars corrents dels conciutadans paulins an pas la meteissa urgéncia que los dels nòstres conciutadans maoreses a la seguida del passatge de l’aurassa Chilo.

Pel Partit occitan, aquela particularitat plan francesa del comol dels mandats es lo simptòma de las dificultats qu’a la societat francesa a rompre lo ligam constrenhent amb lo poder central. Un elegit que dispausa de las competéncias e dels mejans sufisents per agir al dintre de sa collectivitat pòt perfèitament complir sas missions e demorar al contacte. Pas besonh dins aquel cas d’anar cercar de sosten a la Cort.

Partit Occitan, lo 17/12/2024

Lo francés es la nòstra lenga comuna, pas la nòstra lenga unica !

(Fòto de la plaça de la Republica e Elna – Palauenc05 CC)

Al cors de l’estiu de 2022, un quinzenat de comunas an modificat lor règlament interior, permetent especialament als conselhièrs municipals d’intervenir oralament en catalan. Meteissa causa per de deliberacions escritas somesas al vòte dels elegits. Dins un cas coma dins l’autre, la primautat del francés èra pas cap questionada, puèi que lo règlament impausava una revirada a cada còp. Mas ausir o legir una lenga dita « regionala » al dintre d’un conselh municipal, aquò èra ja tròp per d’unes.

La prefectura dels Pirenèus-Orientals s’es doncas afanada de far un recors graciós puèi d’atacar al tribunal administratiu de Montpelhièr, aqueste invalidant aquela modificacion del règlament per una decision tornada lo 9 de mai de 2023. Los elegits catalans an fait apèl, es doncas estat al torn de la cort administrativa d’apèl de Tolosa de se clinar sus aquel cas. Prenent sa decision lo 28 de novembre passat, la cort d’apèl a doncas decidit de confirmar lo jutjament del Tribunal Admnistratiu de Montpelhièr… Demostrant en passant l’intransigéncia de l’Estat per çò qu’es de l’usatge del sol francés coma lenga administrativa.

Segon los magistrats tolosans, la lei nimai enebís nimai autorisa « exprèssament los elegits d’un conselh municipal a s’exprimir dins una lenga regionala al cors de lors intervencions oralas davant aqueste conselh municipal ». A mai, l’ordenança de Villers-Coterêts « s’aplica pas qu’a las decisions de justícia e enebís pas tanpauc un tal usatge d’una lenga regionala al moment d’un conselh municipal ». Malgrat aquò, los jutges an demostrat (tornamai) lo costat decoratiu de l’article 75-1 de la Constitucion qu’a pas « creat cap de dret o libertat opausabla al profièit dels particulièrs o de las collectivitats territorialas e a pas, especialament, per mira d’amendrir la portada de l’article 2 ». Tornamai, los jutges administratius an doncas interpretat la lei amb la vision ultra-restrictiva impausada pel Conselh Constitucional e lo Conselh d’Estat. 

Lo Partit occitan, còsta Regions e Pòbles Solidaris, sosten los elegits d’Els Banys i Palaldà, Elna, Portvendres, Sant Andreu de Sureda e Tarerac dins lor luta per la reconeissença dels drets lingüistics. Aquestas an l’intencion de portar lo clam al Conselh d’Estat e que seriá pas lor « ultima cartocha« . Esperem qu’auràn pas a anar duscas a la Cort Europèa dels Drets de l’Òme (CEDH) per beneficiar d’un dret basic dins d’autras democracias pel mond.

Partit occitan lo 15/12/2024

Congrès du POC : autonomie et fédéralisme

L’occitanisme politique doit aussi être aux côtés de ceux qui en Occitanie revendiquent sur les terrains sociaux économiques, environnementaux et culturels.

Le 9 novembre l’ADEO et le Partit Occitan ont proposé ensemble, à Toulouse, une journée de réflexion sur le thème « être occitaniste en 2024 : qu’est ce que cela signifie ? » (cf letra del Partit Occitan del 12 de novembre) .

Le lendemain, le dimanche 10 novembre le Partit Occitan se réunissait en congrès. Le congrès a noté la richesse des débats qui ont eu lieu la veille et a noté que ces débats confortent l’idée qu’une action occitaniste dite « politique » devait compléter celle que l’on qualifie parfois de « culturelle » Pour le PÒc les deux sont totalement imbriquées, à la fois quant aux questions que ces actions nécessitent et aussi souvent par les militants qu’elles mobilisent.

La présidente du Partit Occitan, a fait le bilan de son l’action passée depuis deux ans (élections législatives, participation à diverses actions et manifestations sociales, travail dans la fédération R&PS , dans l’Alliance Libre Européenne). Des orientations ont été tracées et elles confirment les orientations déjà connues (implication dans les fédérations hexagonale et européenne, présence aux élections, renforcement de la communication du PÒc, appui à des actions de terrain, participation à des mouvements sociaux, engagement écologiste et lutte contre le changement climatique, lutte contre l’extrême droite, soutien à l’agriculture paysanne et bien sûr participation aux actions en faveur de la langue et de la culture occitanes.

Parmi les orientations adoptées on peut noter la volonté de s’impliquer plus encore dans les mouvements sociaux et citoyens de l’espace occitan ( lutte contre les grands projets inutiles, mouvements sociaux liés aux revendications en matière de justice sociale, logement, écologie, soutien à l’agriculture paysanne langue et culture occitanes…). Le PÒc redit que le découpage régional de 2015 doit être revu et corrigé. L’Occitanie est niée dans ce découpage fait en dépit du bon sens.

A été réaffirmé l’opposition du PÒc au développement de l’énergie nucléaire. A été confirmée l’idée que le PÒc souhaite que la proportionnelle soit la norme en matière d’élections ycompris pour les législatives.

Les institutions de la Vème République et le centralisme qu’elles renforcent chaque jour un peu plus doivent laisser la place à un projet ou l’autonomie des régions sera la norme. S’il doit y avoir une VIème République elle doit être fédérale.

Èstre Occitanista ? De responsas multiplas.

L’engatjament tanben dèu èstre multiple e superar l’artificiala diferenciacion entre occitanisme dit politic e occitanisme dit cultural

A la question pausada aqueste dissabte 9 de noveme a Tolosa : « Qué vòl dire èstre occitanista en 2024 ? » las responsas foguèron multiplas e variadas. Totas e totes foguèron d’acòrd per dire que los intervenents de la jornada portèron fòrça matèria que permet de comprendre çò qu’es estat realizat pel passat e tanben tot çò que nos demòra de far.

La matinada comencèt per un agach sus las annadas 1960-1980 quand l’occitanisme semenèt las granas de tot çò que deviá espelir entre 1980 e 2000. Un occitanisme fòrça militant que « comptava pas sas oras, son energia e sa moneda ». Puèi venguèt lo moment de far lo punt sus l’escòla e l’ensenhament en general. Dos especialistas plan implicats dins l’ensenhament public e dins l’ensenhament associatiu (de l’occitan e en occitan ) venguèron dire que se tròban uei dins un contèxte plan diferent de çò qu’èra fa qualques annadas. Lo desvolopament d’escòlas, de corses, de filièras, es mai complicat, los obstacles nombroses.

Mas d’annadas d’experiéncia, de professors formats, de mainatges escoliats en occitan que son ara adultes, son per l’avenidor un potencial dels màgers. Çaquelà, de militants, d’engatjament ne calrà tojorn e encara, per superar las dificultats.

Cal tanben far de politica, participar a la vida de la ciutat, èstre ont se prenon las decisions per donar lo còp de man necessari a l’energia militanta. Es un pauc çò que sortiguèt de totes los debats de la jornada. De joves militants èran venguts dire lor caminament, lo perqué de lor engjatment occitanista. Un occitanisme rencontrat per de rasons divèrsas : la familha, un professor, un cambiament de region…las rasons e las motivacions son multiplas.

Puèi, concrètament, l’engatjament pòt desembocar sus un mestièr que permet una accion publica. Es çò que nos diguèron doas encargadas de mission que trabalhan o trabalhèron per de vilas e d’aglomeracions que donan una preséncia publica a la lenga (Baiona e Tolosa en aqueste cas).
Tanben l’engatjament es la volontat de far partatjar al mai grand nombre lo combat en favor de la lenga occitana. Èran venguts monde de La Passem, amb d’imatges e tanben de responsas pels que se demandavan coma s’organiza aquela corruda en favor de la lenga. De questions nombrosas tanben per saber cossí se poiriá ( e se poirà ! ) reprodusir aquela fèsta esportiva e populara a l’entorn de la lenga occitana e de la cultura a de novèls territòris.

Un dels moments importants de la jornada foguèt subretot la preséncia de Maria Vergés, la Sindica d’Aran. Ela que dirigís lo Conselh Generau d’Aran venguèt dire la realitat de son territòri. De segur la lenga i es oficiala mas sufís pas : « Una lei pòt pas sauvar ua lenga. Cau mei qu’aquò ! ». En Aran tanben cau de de volontarisme en tot. E tanben estar dins la gestion dels afars quotidians d’un petit territòri coma la Val d’Aran es s’encargar de tot çò que fa la vida de cada jorn : la santat, l’environament, lo torisme, l’economia. La lenga e la cultura son indispensablas diguèt Maria Vergés, mes es pas qu’una partida de l’engatjament que cal metre dins l’accion politica de cada jorn. « Que cau har çò que cau entà que las gents vivin miélher ! ». Donc que cau har politica tanben.

E sembla plan aquò la conclusion de la jornada. Las frontièras artificialas entre accion dita « culturala » e accion dita « politica » devon totjorn èstre superadas quand gaitam las realitats, e aquò fa de temps, quitament en tota l’istòria de l’occitanisme. Es per aquò qu’una iniciativa per les futuras eleccions municipalas serà benlèu la planvenguda e permetrà a mai d’occitanisme (e d’occitanistas) de dintrar dins la vida e los afars de la ciutat. Aquò per menar lo combat en favor de drets qu’oblidam tròp sovent que son tan legitimes coma d’autres. La jornada foguèt rica de rencontres e d’escambis. Desirem que de rencontres novèls espeliscan.

Être Occitaniste ? Des réponses multiples.

L’engagement aussi doit être multiple et dépasser la différenciation  artificielle entre occitanisme dit politique et occitanisme dit culturel

À la question posée ce samedi 9 novembre à Toulouse : « Que veut dire être occitaniste en 2024 ? » Les réponses furent multiples et variées. Toutes et tous s’accordent à dire que les intervenants de la journée ont porté beaucoup de matière à réflexion permettant de comprendre ce qui a été réalisé par le passé et aussi tout ce qu’il nous reste de faire.

La matinée s’est ouverte par un regard sur les années 1960-1980 quand l’occitanisme semait les graines de tout ce qui devait éclore entre 1980 et 2000. Un occitanisme très militant qui « ne comptait pas ses heures, son énergie et son argent ». Puis est venu le moment de faire le point sur l’école et l’enseignement en général. Deux spécialistes très impliqués dans l’enseignement public et dans l’enseignement associatif (de l’occitan et en occitan ) vinrent dire qui se trouvent aujourd’hui dans un contexte très différent de ce qu’il était il y a quelques années. Le développement d’écoles, de cours, de filières, est plus complexe, les obstacles nombreux… Mais des années d’expérience, de professeurs formés, d’enfants scolarisés en occitan maintenant adultes, sont pour l’avenir un potentiel majeur. Pour autant, des militants, de l’engagement, il en faudra encore et toujours pour surmonter les difficultés.

Il faut aussi faire de la politique, participer à la vie de la cité, être là où se prennent les décisions pour donner le coup de main nécessaire à l’énergie militante. C’est un peu ce qui est ressorti de tous les débats de la journée. Des jeunes militants étaient venus parler de leur cheminement, le pourquoi de leur engagement occitaniste. Un occitanisme motivé par des biais divers : la famille, un professeur, un changement de région… Les raisons et les motivations sont multiples.

Puis, concrètement, l’engagement peut déboucher sur un métier qui permet une action publique. C’est ce que nous ont expliqué deux chargées de mission qui travaillent ou ont travaillé pour des villes et des agglomérations qui donnent une présence publique à la langue (Bayonne et Toulouse dans ce cas).

De plus, l’engagement est la volonté de faire partager au plus grand je nombre le combat en faveur de la langue occitane. Des organisateurs de la course La Passem, images et vidéos à l’appui, sont venus présenter leur action et aussi des réponses à celles et ceux qui se demandent comment s’y prendre pour mettre sur pied une course en faveur de la langue. De nombreuses questions aussi pour savoir comment on pourrait (et pourra !) reproduire cette fête sportive et populaire autour de la langue occitane et de la culture sur de nouveaux territoires.

Un des moments importants de la journée fut surtout la présence de Maria Vergés, la Sindica d’Aran. Elle qui dirige le Conselh Generau d’Aran est venue dire la réalité de son territoire. Bien entendu la langue y est co-officielle mais cela ne suffit pas : « Une loi ne peut pas sauver une langue. Il en faut plus que cela ! ».

En Aran aussi, il faut du volontarisme en tout. En outre, gérer les affaires d’un petit territoire comme le Val d’Aran c’est se charger de tout ce qui fait la vie quotidienne : la santé, l’environnement, le tourisme, l’économie. La langue et la culture sont indispensables dit Maria Vergés, mais ce n’est qu’une partie de l’engagement qu’il faut consacrer à l’action politique de chaque jour. « Il faut faire le nécessaire pour que les gens vivent mieux ! ». Il faut donc aussi faire de la politique.

Cela semble être une bonne conclusion de la journée. Les frontières artificielles entre action dite « culturelle » et action dite « politique » doivent toujours être dépassées quand nous regardons la réalité en face, et cela depuis  longtemps, même durant toute l’histoire de l’occitanisme. C’est pour cela qu’une initiative pour les futures élections municipales sera peut-être bienvenue et permettra aussi à l’occitanisme (et aux occitanistes) d’entrer dans la vie et les affaires de la cité… Et tout cela pour mener le combat en faveur de droits dont nous oublions trop souvent la caractère tout aussi légitime que d’autres. La journée a été riche de rencontres et d’échanges. Souhaitons que de nouvelles rencontres de cette nature voient le jour. 

L’aiga e la seuva que son un ben de tots !

Appel à participer à la manifestation du samedi 15 juin à Pau contre les projets E-CHO et BIOCHAR d’Elyse Energy

Crida per la manifestacion deu dissabte 15 de junh a Pau contra los projèctes E-CHO et BIOCHAR d’Elyse Energy

L’eau et la forêt sont des biens communs à l’humanité. L’exploitation qui en est prévue sur la zone de Lacq, dans le but de fabriquer des carburants qui se prétendent verts, n’est pas acceptable. Nous serons donc à Pau ce samedi 15 juin à 16 h, place de la Libération.

Nous soutenons l’appel à manifester des 65 organisations environnementales, syndicales et paysannes de toute la région qui n’acceptent pas ces projets d’Elyse Energy. Cette entreprise veut construire à Lacq une usine qui produira 75 000 tonnes de kérosène chaque année pour le transport aérien ainsi que 200 000 tonnes de méthanol pour le transport maritime. La matière première serait la biomasse forestière, c’est à dire des arbres. La déforestation ne peut être une façon de lutter contre le changement climatique.

Des quantités d’eau seraient aussi pompées dans el Gave de Pau pour produire de l’hydrogène par électrolyse. C’est l’inverse de ce qu’il faut faire quand on parle de décarbonation.

Nous appelons donc à participer à cette manifestation afin de soutenir les associations qui se mobilisent pour empêcher al mise en oeuvre de ces projets irréaliste et dangereux.

Ils sont présentés par leurs promoteurs comme très écologiques alors que le seul but est le profit; Ils sont le fruit de l’imagination de ceux qui veulent faire croire que lutter contre el changement climatique consiste à mettre une étiquette «bio »sur tout ce que l’on produit, sans se préoccuper des conséquences environnementales et sans établir un véritable bilan carbone.

Partit Occitan / Endavant !

Europe Écologie les Verts Béarn

Pour le droit de vivre en occitan, modifions la constitution !

A Toulouse, un rassemblement est prévu le 1er juin à 11h devant la mairie puis à 11h30 devant la préfecture.

Pourquoi ces rassemblements ?

En mai 2021, était votée la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion dite « Loi Molac » que le Conseil constitutionnel censurait partiellement dans la foulée. 

Depuis, une interprétation restrictive de l’article 2 de la Constitution (qui indique notamment que la langue de la République est le français) continue à être systématiquement opposée à chaque avancée possible pour nos langues, et les problèmes se multiplient.

– La situation des Fañch, Iñaki, Aña, Artús n’est toujours pas éclaircie et la liberté de choisir le prénom de son enfant avec un signe dit « diacritique » est systématiquement remise en question.

– Les collectivités publiques souhaitant développer l’usage de nos langues dans leurs institutions ont été systématiquement attaquées et leurs délibérations annulées au Conseil d’État ou au tribunal administratif (Polynésie française, Communes catalanes d’Elne, Port-Vendres, Amélie-les-Bains et Tarerach, Collectivité territoriale de Corse, reconnaissance de coofficialité du Créole en Martinique)

La situation se dégrade dans l’enseignement avec :

– l’ « oubli » des langues régionales lors des réformes du collège, réformes du lycée, « choc des savoirs » et maintenant lors de la réforme annoncée de la formation des enseignants ;

leur disparition pour les épreuves DNL (Disciplines Non Linguistiques) du baccalauréat et seule la lutte a permis le maintien de la présentation en langues régionales des sujets des épreuves du brevet pour cette année ;

la non-application de la généralisation de l’enseignement des langues régionales à tous les élèves d’un territoire qui le souhaite, inscrite dans la loi en 2021, car aucun moyen supplémentaire permettant d’atteindre cet objectif n’a été engagé par le Ministère de l’Éducation Nationale ;

les alertes de la chambre régionale des comptes de Bretagne pointant l’insécurité juridique de la circulaire de l’Éducation Nationale de 2021 (censée protéger l’enseignement par immersion, suite à la censure du Conseil constitutionnel) avec sa possible remise en question à tout moment par un nouveau gouvernement,

le blocage de  la contractualisation de Scola Corsa et le non-renouvellement des conventions avec Seaska ou Diwan.

Nos langues ne peuvent vivre dans cette précarité. Elles ont besoin que ce qui a été construit jusqu’à présent ne puisse pas être remis en cause. Elles ont besoin que les projets d’avenir soient consolidés. Elles ont besoin d’une sécurité juridique qui nécessite dès à présent une modification de la Constitution. 

C’est pourquoi le collectif Pour que vivent nos langues appelle à des rassemblements au Pays Basque, en Bretagne, Corse, Alsace, Catalogne, dans l’espace occitan et les différents territoires concernés, le samedi 1ᵉʳ juin 2024 pour demander une modification de la constitution maintenant !  Pour que nos langues vivent et que nous puissions vivre dans nos langues !