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Mayotte : quand une catastrophe climatique révèle la politique d’abandon et de répression de l’État colonial

(image Météo France)

Le département le plus pauvre de France ne méritait pas de subir le 14 décembre dernier les rigueurs du cyclone Chido, qui a causé la mort de dizaines d’habitants et qui a dévasté la plus grande partie de ses infrastructures (des milliers d’habitations ravagées) et réseaux (eau, électricité, téléphone, routes….).

Comme à Valence qui a lourdement pâti de la Dana (ou goutte froide) deux mois plus tôt en Espagne, la « raison » en est au changement climatique, avec ses répercussions démultipliées. Oui, mais pas seulement.

Cette catastrophe révèle au grand jour la situation de délabrement et de répression qui règne sur l’archipel. L’entraide entre habitants a trop souvent été le seul recours pour survivre.

Le Partit occitan exprime toute sa compassion à l’égard du peuple de Mayotte et demande l’arrêt de l’opération Wuambushu. Ce dispositif de délogement et d’expulsion mené à l’encontre de « frères » venus des Comores voisines bafoue les droits humains sans projet d’urbanisme et divise la population au profit des forces de l’ordre venues de la métropole.

Pour mémoire, l’île est devenue en 2011 un département d’outre-mer suite à un référendum controversé en 2009, pendant que le reste des Comores était indépendant. N’est-ce pas pour des raisons stratégiques que l’État français conserve ce morceau d’empire ?

Le Partit occitan demande qu’une commission d’enquête parlementaire fasse la lumière sur la mal gestion de ce territoire et que le plan de reconstruction concédé par le gouvernement Bayrou s’applique effectivement et dans son entièreté.    

Pour autant, une politique de bricolage n’est pas une réponse suffisante à la situation générale du logement à Mayotte. Un plan-dur est nécessaire et ne figure pas dans le projet de loi Bayrou. Par ailleurs, il ne suffit pas d’attendre des crédits européens  pour penser l’avenir d’un territoire dont les habitants n’ont connu à ce jour que les conséquences humaines et socio-économiques d’un pays colonisé.

Enfin, un véritable développement ne sera possible à l’avenir, sans la mise en responsabilités des Mahorais eux-mêmes dans la gestion des affaires publiques, et sans une réelle autonomisation des pouvoirs territoriaux à l’égard de l’État central. A ce titre, serait bienvenue une politique de coopération et de co-développement avec le reste des Comores.

Décidément, l’année 2024 aura été celle du mal-être et de la mobilisation à grande échelle des peuples ultramarins pour sortir de l’orbite  nationale, jugée inéquitable, discriminatoire et méprisante à l’égard des langues, cultures et traditions autochtones. La nomination comme ministre des Outremers, de Manuel Valls, qui est de notoriété publique jacobin et centralisateur, est-elle en mesure de résoudre les problèmes? Bien sûr, la réponse est dans la question.

Promotion des langues et littératures régionales dans les médias publics et à l’Education nationale

La campagne pour les élections européennes est une occasion de s’inspirer d’exemples nationaux de promotion

Ainsi, fruit de mobilisations historiques, les Cortés ont officialisé en 2023 l’utilisation de quatre langues présentes en Espagne : le basque, le catalan, le galicien et l’occitan. Dans le même sens, demande a été faite par le gouvernement Sanchez aux instances de l’Union européenne, mais elle a été bloquée par différents gouvernements dont le gouvernement français.

Dans la même période, a été inaugurée la Cité du français et de la francophonie à Villers-Cotterêts.  Cet événement, controversé, entérine une énième fois le statut du français comme « langue unique » du pays. Ne faudrait-il pas, pour compenser, la création d’une Cité des langues de France dans une capitale régionale ?  

Nous demandons une application plus inclusive de la loi sur leur promotion dans les médias publics, télévisuels et radiophoniques. Un quota devrait être attribué quant à la diffusion des  chansons et musiques. Un précédent à saluer, dans le cadre de la  semaine des langues régionales sur France 3, est l’émission à l’initiative d’Anne Etchegoyen et d’autres artistes, « CANTA KANAN à l’Alhambra »

Cette émission est à renouveler régulièrement, àl’instar de ce qui se fait déjà avec le festival interceltique de Lorient. Aux chants des régions historiques, devraient être ajoutés ceux de territoires ultramarins, ceux qui sont interprétés en créole notamment.

Nous soutenons, de la même manière, la pétition massivement signée en faveur de l’enseignement des littératures régionales (dont font partie les œuvres des troubadours, de Frédéric Mistral…). Il est temps que les institutions prennent la température de l’opinion publique : celle-ci est en faveur d’une programmation plurielle et inclusive de la culture nationale. A l’image d’un environnement européen, largement fédéral ou plus décentralisé, et de sa devise « L’unité dans la diversité ».

                 Partit occitan (POC)- Unitat catalana  membres de Régions et peuples solidaires (R&PS)

L'intervention de Pèire Còsta sur la ruralité face à la métropolisation.

Universitats dei Ruralitats Ecologistas. (Diá, Droma, dau divendres 6 au dimenge 8 d’octòbre)

L’initiative de ces premières Universités des Ruralités Écologistes revient certes à EELV et plus particulièrement à Marie Pochon députée de la 3ème circonscription de la Drôme, mais Régions et Peuples Solidaires (R&PS) et le Partit Occitan (PÒc) qui « jouait à domicile ».

La Drome étant une terre occitane par excellence, les représentants du Partit occitan et de Régions & Peuples Solidaires (R&PS) y ont pris une part des plus actives et des plus notables.

Présence remarquée et remarquable de nos 2 députée et député européens, Lydie Massard (R&PS – Union Démocratique Bretonne (UDB)) et François Alfonsi (Président de R&PS – Femu a Corsica), lors des plénières (« L’écologie des champs est de retour » le vendredi soir et « Porter des ruralités engagées au pouvoir ! » lors de la soirée du lendemain).

3 ateliers de qualité furent organisés et animés par R&PS et le POc :

  • « Chemin de fer et développement durable des territoires ruraux  » pour Domenge Salgon le vendredi en début de soirée.
  • La matinée du samedi débuta par l’atelier proposé et animé par Pèire Costa, « La ruralité à l’épreuve de la métropolisation » avec, parmi les intervenants, Claude Barbier du Mouvement Région Savoie (MRS), par ailleurs Secrétaire de R&PS.
  • Elle se poursuivit par celui organisé et pris en charge par David Grosclaude « Diversité culturelle et linguistique : quel lien avec la diversité biologique ?« .

Des intervenantes et intervenants de valeur et la présence d’une assistance intéressée et participative en ont fait des réussites.
La venue d’un demi-millier de personnes à Die attesta de la réussite de cette première. Parmi elles des militantes et militants, sympathisantes et sympathisants du POc.


Avèm ben trabalhat, avèm capitat e anam contunhar !

Le Conseil Constitutionnel, rue de Montpensier à Paris (mbzt-CC)

Communiqué : pour l’autonomie, il faut être plus audacieux !

Il serait très bénéfique pour  la démocratie qu’une réforme constitutionnelle profite à toutes les régions et à toutes les langues dites « régionales » .

L’entrée du Conseil constitutionnel, 2 rue Montpensier à Paris (mbzt-CC Wikimedia commons)

Le président de la République veut marquer l’histoire. Il a parlé  d’une « autonomie à la corse » dans une Corse qui serait autonome « dans la République » Fallait-il préciser « dans la République » ? L’autonomie n’est pas l’indépendance, chacun le sait ou devrait le savoir.

Seuls les mois qui viennent nous diront si ce discours aura été « historique ». L’entrée de la Corse dans la Constitution serait une bonne chose pour les corses, mais une entrée du concept d’autonomie pour toutes les régions serait une bonne chose pour la modernisation de la République.

Il est d’ailleurs assez singulier d’entendre certains responsables politiques parler d’un projet pour « plus d’autonomie » des régions, alors que les régions n’ont à ce jour aucune autonomie. Ce mot signifie que les régions devraient pouvoir disposer des moyens budgétaires et politiques afin de traiter des questions liées aux compétences qui leur seraient clairement attribuées dans le cadre d’une négociation avec l’État.

Langue : des promesses… mais pas une politique

Les promesses faites en faveur de la langue corse viennent après une longue période noire pour nos langues, période pas encore terminée. Le démontage de la loi Molac en 2021 avec la complicité de membres du gouvernement et l’intervention du Conseil Constitutionnel en est une triste illustration.

Le Conseil Constitutionnel sort, chaque fois qu’il le peut, la matraque de l’article 2 afin d’assommer toute volonté d’avancer dans le domaine des langues dites « régionales ».
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Ainsi le président de la République s’est bien gardé d’évoquer la reconnaissance officielle de la langue corse, pas plus que celle des autres langues de France. Il est opposé à ce que l’on appelle la co-officiliaté ; il l’a dit il y a quelques mois. Pourtant la France ne pourrait que sortir grandie si elle assumait son histoire, celles de peuples contraints d’abandonner leur identité, leur culture et leur langue.

Nous attendons avec intérêt la suite de ce discours et les décisions concrètes qui seront prises. Si une réforme constitutionnelle a lieu, nous pensons que l’occasion de généraliser le principe de l’autonomie doit être saisie, notamment pour les régions occitanes ( c’est à dire des Alpes aux Pyrénées, de Nice à Bordeaux) dans la perspective d’autonomies à l’occitane.

Communiqué : R&PS et le Partit Occitan aux premières Universités des ruralités écologistes (Die, 6-8 octobre 2023)

Du 6 au 8 octobre se tiendront les Universités des Ruralités Écologistes à Die. Cet événement annuel permettra aux écologistes de travailler les questions importantes pour nos territoires ruraux. 

Pour cette première édition, EELVEELV Rhône-AlpesGénération.s, la FEVE et Régions et Peuples Solidaires, vous donnent rendez-vous en plein cœur de la Drôme pour 3 jours de formations, d’ateliers, de visites de terrain, de débats, de plénières, de moments de convivialité et de rencontres autour des ruralités ! 

L’évènement se déroulant en Occitanie, la fédération Régions et Peuples Solidaires (R&PS) contribuera aux échanges avec des représentants du Partit Occitan (parti membre) animant divers ateliers.

David Grosclaude, secrétaire fédéral du Partit Occitan (POc) et co-porte-parole de R&PS :  « Diversité culturelle et linguistique, quel lien avec la diversité biologique ?« 


Pèire Costa, directeur de R&PS : « La ruralité à l’épreuve des métropoles ».


Domenge Salgon, membre de la direction du POc et du Conseil Fédéral de R&PS : « Chemin de fer et développement durable des territoires ruraux ».


Par ailleurs, les eurodéputés R&PS François Alfonsi et Lydie Massard (groupe Verts / ALE) respectivement président et co-porte-parole de R&PS participeront aux plénières.


Toutes les informations relatives à l’évènement sont consultables sur le site : https://ruralitesecologistes.fr/


Contact: 

Pèire Costa (‭‬06 25 45 27 05) 

contact@federation-rps.org

Site Internet: www.federation-rps.org / https://partitoccitan.org