Voilà un renoncement de plus à une avancée dans le domaine écologique. C’est, avec une autre mélodie, la même chanson démagogique déjà entendue : « l’environnement ça commence à bien faire ! ».
Ce n’est pas en refusant l’évidence que l’on sauvera l’agriculture, ni en se soumettant à la volonté des grands groupes chimiques. Cette proposition de loi est taillée pour cette agriculture intensive qui a largement participé au changement climatique que nous n’avons pas fini de subir. Elle ne facilitera pas le « métier d’agriculteur », elle l’enterrera définitivement au profit d’une agriculture industrielle toujours plus destructrice.
Soutenir l’utilisation de pesticides néfastes pour les insectes pollinisateurs, accepter l’épandage par drones, mener une politique de l’eau qui n’est pas bâtie sur la sobriété, c’est nier obstinément, tragiquement, tous les signaux qui flambent depuis des decennies.
Les mesures en faveur de l’environnement et de la santé ne sont pas responsables de la disparition des agriculteurs. C’est une constante depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. De 2010 à 2020 ce sont 100.000 exploitations qui ont disparu.
Ce n’est pas la faute des mesures en faveur d’une agriculture moins destructrice de la terre et de l’eau, et de la santé des agriculteurs eux-mêmes. Ce n’est pas non plus la faute de méchants agriculteurs étrangers qui seraient des ennemis de l’agriculture à la française. Il y a partout en Europe et dans le monde des agriculteurs qui subissent la loi d’un marché qui ne profite qu’aux plus gros exploitants. C’est le système productiviste, français ou pas, qui éradique le métier de paysan au profit d’une agriculture toujours plus dépendante de l’industrie chimique.
Il existe de très nombreux agriculteurs qui veulent travailler autrement et répondre à la demande des consommateurs en faveur d’une agriculture plus respectueuse de la santé, moins destructrice des sols et plus attentive à la qualité de l’eau. C’est dans ce sens qu’il faut aller. Poursuivre l’effort d’aide à l’agrobiologie, par des incitations, par de la formation. On ne voit que des décisions contraires. Pour sauver les générations futures il faudrait moins d’électoralisme et plus de conscience des enjeux futurs.
Enfin tout faire pour escamoter le débat parlementaire sur ce sujet est un très mauvais signe pour la démocratie.
Partit Occitan, le 03/06/2025